La vie d’une entrepreneuse sociale et solidaire
Article écrit en octobre 2017
Que s’est-il passé durant ma première année de vie en tant qu’entrepreneuse sociale et solidaire, dans la recherche de l’équilibre entre activité économique, équité et égalité sociale ?
Découvrez mon histoire… Je vous livre ici ma propre expérience durant ma première année en tant qu’entrepreneuse sociale et solidaire, assistante sociale indépendante et écrivain public de biographies sociales.
La Plume Sociale souffle sa première bougie
Le temps passe si vite… et paradoxalement si doucement !!! Cette singularité anime étrangement mes pensées lorsque je contemple tout ce que j’ai vécu durant cette année en tant qu’entrepreneuse sociale et solidaire. Tant de choses à vous dire et à vous confier…
Mais avant toute chose, qui dit anniversaire, dit cadeau ! Pour fêter cet anniversaire, des témoignages audios dits podcasts ont été réalisés de manière spontanée avec quelques uns de mes clients. Ces podcasts vont être publiés dans quelques jours sur le site !!! Oui, une nouvelle forme de communication orale arrive ici ! Vous trouverez les podcasts dans chacune des rubriques de services proposés, dans l’onglet Témoignages. Allez les écouter ! C’est le cadeau que mes clients me font et vous font aussi en acceptant de partager leurs histoires. Je leur exprime toute ma gratitude.
J’adresse également d’immenses remerciements aux personnes qui ont fait appel à La Plume Sociale durant cette première année. J’ai eu la chance et la joie d’accompagner Rachel, Stéphanie, Alain, Djamel, Sandrine, Baya, Mounira, Jean-René, Serge, Yasmina, Angélique, Anne-Charlotte, Marianne, Malika, Caroline, Camille, Lætitia … dans leurs parcours et projets de vie. Ce fut une grande joie pour moi de voir leurs situations évoluer chaque jour. 80% de femmes pétillantes et courageuses ont fait appel aux services de La Plume Sociale. Mais aussi 20% d’hommes cultivés, engagés et sensibles à cette démarche.
Dans cette quête constante d’alignement avec la manière dont je voulais accompagner les gens, j’ai été épaulée par l’homme qui partage ma vie. Il a investi du temps et ses compétences dans la mise en place et la maintenance de mon site internet. Grâce à lui, ses explications et sa patience, je suis aujourd’hui en grande partie autonome dans la gestion de ce site. Je lui adresse un immense merci et tout mon amour.
Les débuts d’une entrepreneuse sociale et solidaire sur le net
Les débuts d’une entrepreneuse sociale et solidaire ne sont jamais simples. Ils se sont matérialisés pour ma part en de nombreuses journées de réflexion. Que dis-je, des mois ! Puis sont venues ensuite les journées d’actions où j’étais enfin dans l’agir et le faire… Un travail de persévérance, de mise en lumière sur le pourquoi je souhaitais travailler différemment. C’est ainsi qu’un site internet est né, suivi d’un logo, d’articles, d’illustrations…Petit à petit, mes idées se sont concrétisées sur la toile et le papier. Des heures passées devant l’ordinateur pour mettre en avant mon expertise et mes services.
En quelques chiffres :
- les pages de ce site internet ont été visitées plus de 10 000 fois en un an
- une vingtaine d’internautes se connectent sur le site chaque jour
- une trentaine de personnes ont utilisé le formulaire de contact dans l’onglet « Contact »
- plus de 50 personnes ont également appelé via la plateforme téléphonique de ce site
- La Plume Sociale a reçu des pics d’audience de plus de 300 vues par jour
- les internautes se connectent majoritairement sur ordinateur, dans plus de 14 pays différents
Des résultats très satisfaisants pour moi en tant qu’entrepreneuse sociale et solidaire car cela veut dire que les personnes qui avaient besoin de mes services ont pu me trouver et me contacter. Des résultats également valorisants car ils ont été obtenus sans publicité ni communication payante.
Une présence sur les réseaux sociaux…
Totalement novice en matière de réseaux sociaux, j’ai également ouvert ma première page Facebook et créé mon profil, afin de me rendre visible pour ceux qui utilisaient les réseaux sociaux. Même si ce n’était pas mes pratiques personnelles, il était évident que je devais être là où mes clients pouvaient me chercher. Et c’est ainsi que la page a reçu plus de 400 abonnés en quelques mois. Du coup, treize personnes ont pu me contacter via la messagerie de Facebook afin d’être accompagnées.
De plus, un compte Twitter a vu le jour ainsi qu’un profil LinkedIn. J’avoue que cette étape était loin d’être évidente pour moi qui vivais jusqu’alors éloignée de tout ça ! J’ai eu de sacrés fous rires, vécus des moments de déception, trouvant que j’étais bien maladroite et que ce n’était pas intuitif du tout. Mais après plusieurs mois de pratique, je suis aujourd’hui beaucoup plus à l’aise et soulagée de bien maîtriser ces outils.
Entreprendre, c’est oser communiquer et se rendre visible !
Qui dit première année de vie pour une société, dit travail important de communication ! L’entrepreneuse sociale et solidaire que je suis, voulait qu’aucun frais ne soit engagé dans cette communication. Pourquoi ? Parce qu’il était très important à mes yeux que les clients de La Plume Sociale sachent que leurs paiements ne finançaient pas de frais annexes. Ce qu’ils rémunéraient était un salaire pour le professionnel qui les avait accompagnés. Voilà qui avait du sens pour eux et pour moi.
Avoir une entreprise, c’est bien. Mais la faire connaître, c’est mieux ! C’est dans cette perspective que j’ai édité différentes annonces, contacté plusieurs organismes, déposé des affiches dans différents lieux et interpellé une journaliste pour parler de mes services… Voilà comment j’ai bénéficié de mon premier article de presse ! Magnifique effet boules de neige, j’ai ensuite été sollicitée par d’autres journalistes intéressés par ma démarche et par l’aspect jugé innovant et engagé de mon travail. C’est ainsi qu’ont vu le jour de nouveaux articles de journaux et publications web. Malgré mon appétence pour rester discrète, j’ai accepté de devenir un peu plus visible. Car entreprendre, c’est aussi réaliser un travail personnel sur soi afin de se dévoiler et oser !
La vie d’une entrepreneuse n’est pas un long fleuve tranquille…
J’en ai subi des petits coups de mou ! Vous voulez des exemples ? Et bien lorsque je n’avais pas de nouveaux clients pendant plusieurs jours ou lorsque je m’étais rendue compte que je devais me former au web marketing, ce qui n’était pas du tout ma tasse de thé. Je pourrais également parler de ce gros coup de blues à la suite d’une mise à jour qui avait complètement cassé mon site. Ou bien encore, lorsque des personnes avaient annulé leurs rendez-vous à la dernière minute, déséquilibrant l’organisation de mon emploi du temps. Ou enfin lorsque je perdais un temps considérable pour monter des dossiers pour ma société, et que mon interlocutrice, dépassée, ne pouvait pas bien gérer ma situation…
Mon moral en prenait alors un coup. Mais avec le temps, j’appris que tout entrepreneur était traversé par ses émotions fluctuantes et que c’était vital. Je traversais des zones d’ombres pour mieux apprécier les zones de lumière. J’ai pris du recul et travaillé sur des pensées positives. J’ai ainsi vécu beaucoup plus sereinement ces aléas du quotidien que traverse toute entrepreneuse sociale et solidaire.
Une assistante sociale libérale, pour un travail social autrement
J’ai eu la chance de commencer à accompagner mes premiers clients dès les quinze premiers jours de vie de La Plume Sociale. C’est allé très vite, beaucoup plus vite que ce que je pensais ! Avec le recul, je suis convaincue que le besoin de la population de bénéficier d’un travail social réellement indépendant était très présent.
J’ai donc été et suis toujours une assistante sociale libérale heureuse de me lever chaque matin. J’accompagne enfin les personnes dans leur globalité et en prenant le temps pour chacune d’elles. Concrètement, les personnes me sollicitent dans le domaine de l’accompagnement psycho-social, couplés pour l’instant à des problématiques de logement, d’isolement, de solitude, de rupture familiale, d’addictions, d’ouvertures de droits, de problématiques de santé, de vieillesse, de gestions de conflits dans l’entreprise, dans la famille.
Ayant le goût de la transmission, des entretiens de soutien et d’accompagnement pour les travailleurs sociaux qui souhaitaient devenir indépendants sont venus élargir ma gamme de prestations. J’ai ainsi épaulé mes collègues qui ont sauté ou avaient envie de sauter le pas. Car je pense que le travail social indépendant (ou travail social libéral) doit être développé ! Je suis convaincue qu’il est complémentaire aux services sociaux actuels. Les usagers doivent avoir la possibilité de choisir à travers une palette de services différents mise à leurs dispositions. Non, nous ne sommes pas concurrents mais bien complémentaires ! Nous avons tous nos propres spécificités et une manière particulière d’accompagner notre public.
Un écrivain public à vocation sociale, heureux et engagé
Dès le premier trimestre de vie de La Plume Sociale, j’ai démarré mes missions d’écrivain public pour l’écriture de biographies, d’histoires de vies en lien avec une thématique sociale. Un vrai bonheur pour moi d’allier mon amour pour l’écriture, mon expertise des écrits de vie et la démarche de transmission qu’animaient mes clients.
Je travaillais en adoptant le rythme avec lequel mes clients étaient les plus à l’aise. Une forte relation de confiance et de complicité s’installait, pour aboutir à des projets d’écriture de belle qualité. Les domaines abordés dans l’écriture de leurs biographies portaient sur le handicap, la différence, l’absence de parentalité, l’adoption, les secrets de famille, la délinquance, la pédophilie, la maltraitance, le viol, l’autorité, l’amour, le racisme, les addictions… Je suis très fière de ces nouveaux auteurs !
De mon côté, j’ai développé mon propre projet d’écriture sur un thème professionnel qui me porte particulièrement à cœur. Je me suis donnée un an afin de le finaliser et de le proposer à des maisons d’édition dont la ligne éditoriale faisait sens pour moi. Une Fondation a cru en ce projet d’écriture et a signé une convention avec La Plume Sociale, en soutien dans cette démarche. C’est juste fabuleux. J’ai hâte de pouvoir vous présenter ce travail !
Un engagement sur l’humain avec les honoraires libres et le travail à distance
Le constat est sans appel, oui, ça fonctionne ! Les personnes qui ont sollicitées La Plume Sociale ont toutes réglées leurs services. Je n’ai eu aucun impayé. Chacune est bien consciente que les honoraires libres ne peuvent se mettre en place que dans une relation de confiance. Les personnes rémunèrent le travail d’un professionnel diplômé et expérimenté qui doit pouvoir vivre de son activité. Tout était très clair pour tout le monde et il n’y a pas eu d’abus. De mon côté, je pouvais aussi entendre certaines situations financières difficiles de mes clients. Mais tout le monde a su positionner son prix de manière juste et honnête. La plus belle anecdote est celle de certains membres d’une fratrie qui se sont cotisés pour payer mes services à leur parent. Une solidarité familiale fragile mais tellement merveilleuse !
Le travail à distance fonctionne. Car même si je ne suis pas physiquement là, je suis très présente auprès de la personne accompagnée. Présente par les appels téléphoniques, les sms, mails, visioconférences, et en lien avec les professionnels du secteur où vit la personne : les moyens de communications mis à notre disposition aujourd’hui font qu’un travail social autrement, différent est possible.
En matière de prestations d’écriture, il est très facile de travailler à distance. Les logiciels d’enregistrement vocal, Skype et les mails avec pièces jointes y sont pour beaucoup. Le face à face peut être une barrière pour certains d’entre nous : timidité, gêne physique, honte, phobie… La personne peut également vivre dans un endroit reculé et difficile d’accès, ou avoir des difficultés de déplacements. Travailler avec les outils de communication actuels permet un travail en douceur et une présence de services pour ceux qui ne se seraient jamais déplacés dans un cabinet d’écrivain public ni dans un service social d’une quelconque institution.
Les projets et perspectives d’une entrepreneuse sociale et solidaire
Tout au long de cette seconde année, l’entrepreneuse sociale et solidaire que je suis va continuer à se fixer des objectifs. C’est comme cela que j’avance et que je ne procrastine pas (trop). D’ailleurs, mon agenda est rempli de petites annotations :
- petits objectifs pour la semaine, listés en rouge et à valider pour la fin de la semaine
- objectifs à moyen terme, écrits d’une autre couleur, à remplir à la fin de chaque mois
- missions à long terme, trame de mon travail sur l’année en cours
En ce qui concerne mes objectifs à moyen et long terme, j’ai pour projet de réaliser des vidéos pour que vous puissiez découvrir de manière encore différente, qui je suis et ce que je propose. Challenge important pour moi qui ne suis pas de nature à me mettre en avant. Je souhaite également développer la présence de La Plume Sociale sur d’autres réseaux sociaux. Alimenter mon site internet régulièrement sera également un de mes objectifs. La rubrique « Actualités » va devenir encore plus vivante avec un nouvel article tous les mois ! Et bien sur, ma priorité numéro 1 reste et restera toujours mes clients et l’accompagnement que nous mettons en place au quotidien.
Enfin, de nombreux projets d’écriture sont en cours. J’ai vraiment hâte qu’ils soient publiés et que je puisse les partager avec vous. Et si une autre entrepreneuse sociale et solidaire lit ces quelques lignes, alors je serais heureuse de pouvoir échanger avec elle. Ainsi qu’avec tous ceux dont la lecture de cet article fera écho en eux. Longue vie aux projets différents !
Aurélie Bonnin, fondatrice de La Plume Sociale, entrepreneuse sociale et solidaire